mardi, septembre 26, 2006

Combien d'images peut-on avoir à l'international ?

La Bretagne n'a pas d'image économique internationale. Voilà toute la difficulté de la nouvelle agence économique. Sur quel levier appuyer parmi toutes les initiatives, les pôles, les clusters, les projets d'entreprise ? Un pôle est quelque chose de formidable et en même temps quelque chose de formidablement flou. Si l'on prend "Images et Réseaux", le pôle est complet mais parmi tous ces véritables secteurs d'activité que sont la création multimédia, le réseau, la sécurité, ... lequel choisir ?

Clara Gaymard, ancienne Présidente de l'AFII, précisait lors de la conférence à Global Bretagne que "La Bretagne possède de nombreux atouts au premier rang desquels figure son nom". Tout le travail consiste alors à définir l’image que l’on veut y associer. L’image d’un territoire ne fait pas tout, bien sûr, mais lorsque l’on fait ce choix, on définit en même temps son orientation politique. La première question à se poser est alors : En quoi la Bretagne est unique ? En quoi cette particularité pourrait attirer les investisseurs dans la région ?

Définir une image internationale, c'est spécifier d'une certaine manière l'allocation des ressources. Bien entendu, cela ne doit pas empêcher les initiatives individuelles ou collectives, mais il est bien de la responsabilité de la Région de créer cette réputation économique et d'y associer les moyens.

En 1998, quand le 1er ministre Atal Behari Vajpayee parle de transformer l'Inde en une "Superpuissance des technologies de l'information", le discours résulte d'un choix stratégique clair. L'ensemble des acteurs et des investissements est alors tourné vers cet objectif. Il faut, dans le cas de l'Inde, noter le rôle moteur de la diaspora indienne aux Etats-Unis qui s'est constituée à partir d'un noyau de diplômés qui n'ont pu trouver au pays des débouchés appropriés. Pour Eric Leclerc "La diaspora indienne joue un rôle primordial dans le développement de la nouvelle économie indienne en privilégiant cette destination pour l'externalisation des tâches à faible valeur ajoutée de l'informatique, la part des exportations vers les Etats-Unis (62 %) l'atteste. Elle participe activement au transfert de ces hautes technologies et parfois aussi à la création d'entreprises soit par investissement direct, soit par une migration de retour."

A l'échelle d'une Région, combien d'images peut avoir la Bretagne ? Il n'y a pas, par exemple, de territoire connu et reconnu dans le domaine de la Sécurité Globale, un concept qui pourrait concilier le passé militaire de la Bretagne et ses savoirs-faire technologiques. Il n'y a pas non plus de territoire véritablement émergent alliant développement agroalimentaire, santé et nutrition. Encore faudrait-il que cela ne soit pas en contradiction avec les pratiques agroalimentaires actuelles ou plutôt, encore faudrait-il pouvoir dépasser les modes de production actuels ? Enfin, pour la Bretagne et la mer, le nautisme pourrait être un axe de développement naturel et fédérateur.

Mais trois images, n'est-ce pas déjà trop important à l'échelle internationale ?.. dans ce monde média, « zappeur » où la concurrence sur les territoires de la communication est rude ? Dans tous les cas, un choix impliquerait des "sacrifices", donc du courage politique.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce qui manque à la Bretagne, comme à la France d'ailleurs est une feuille de route, un projet, une stratégie de développement. On ne voit cela nulle part.

D'autre part, quelle est l'image économique de la France ? Avez-vous des éléments sur le sujet ?

Anonyme a dit…

Il est certain que cette problématique de l'image de la Bretagne a été délaissée jusque là par les dirigeants politiques de nos cinq départements.

Un début de prise de conscience
Ils semblent commencer à s'y intéresser. En juin dernier, à l'Institut de Locarn, Jean-Yves Le Drian pointait l'image économique insuffisante de notre région. En janvier, Marylise Lebranchu constatait lors du colloque "Bretons de Paris, Bretagne au coeur" organisé par Paris Breton que la Bretagne était peu assimilée à une terre d'économie et d'entreprises. Les Bretons attendent aussi des actes ...

La Bretagne, tout le monde en parle
Dans "La Bretagne, tout le monde en parle", livre à sortir à la mi-octobre aux éditions Des dessins et des mots, nous (ie Ronan Le Flécher et Didier Le Gorrec) avons donné la parole à 13 personnalités bretonnes afin de mieux cerner l'image de la Bretagne à l'étranger : le ministre François Goulard, les éditorialistes Yannick Le Bourdonnec et Hubert Coudurier, l'entrepreneur Louis Le Duff, Alan Stivell et plusieurs grands noms de la scène musicale. Des témoignages enrichissants à confronter au regard d'étrangers de quatre continents interrogés dans ce livre.

Quid des médias ?
De manière étonnante, pas une de ce personnalités ne met en avant le rôle des médias dans la construction de cette image. Il y a matière à réfléchir.

Si vous voulez en savoir plus, sans attendre la sortie de l'ouvrage, allez surfer sur http://labretagnetoutlemondenenparle.blogs.letelegramme.com/

Ronan Le Flécher
blog.breizh.bz

GLOBAL BRETAGNE a dit…

Ronan, j'ai hâte de lire ton livre, je te promets d'en faire une large promotion.
L'image et la stratégie sont intimement liées. La construction de l'image doit répondre à une volonté politique, une feuille de route de développement économique sur 10-15 ans. Bref, je n'ai rien vu dans ce sens à part les pôles et quelques grands principes sur le site du Conseil Régional. Toutefois, Alain Cadix est très conscient de la situation et va agir dans ce sens.
Concernant l'image économique de la France, je vais essayer de trouver des éléments, en particulier auprès de la l'AFII. La campagne dans les médias internationaux (il nous faudra dépasser dans nos cas le cadre médiatique breton) a tenté de démontrer l'attractivité de la France par une série de témoignage. En revanche, elle n'a pas produit un discours sur nos priorités.